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"Ils ont choisi de travailler ensemble sans pour autant être collègues. Le réflexe du co-working présente de nombreux avantages et se développe de manière exponentielle. Exemple à Bayonne avec le dernier né des espaces dédiés à cette nouvelle façon de travailler.

“Quand on bosse de chez soi on peut vite tourner en rond et broyer du noir, surtout pendant les moments d’attente entre deux contrats. On ne voit per-sonne. On vit dans un monde où on communique par internet ou par téléphone, donc les interactions sont limitées”. Pour remédier à cela, François Pezron, créateur et gérant de son entre-prise de motion-design, a intégré il y a huit mois l’espace de co-working La Cocotte, situé au Château-Neuf à Bayonne. “Le fait de se retrouver à plusieurs avec des métiers différents crée une émulation. On se donne des conseils, ça tire tout le monde vers le haut”.

La cadre de travail joue aussi pour beaucoup dans l’attrait du co-working. Un environnement “comme à la maison”, avec salle à manger-cuisine et des espaces de travail confortables en open space, à la décoration soignée. Ambiance start-up qui convient parfaitement aux métiers les plus représentés dans le co-working, ceux de la communication au sens large.

Bien que le principe soit né à San Francisco en 2005, c’est l’Europe qui compte au-

jourd’hui le plus d’espaces de co-working. Apparu en France dès 2007, le co-working a vite séduit et on recensait plus de deux cents espaces dans l’Hexa-gone, en 2014. Une tendance de fond liée au développement de l’économie collaborative depuis plusieurs années.

Anne d’Abbadie d’Arrast et Caro-line Bouet ont ouvert La Co-cotte en février 2015, partant du constat qu’il n’existait pas en-core d’espace à Bayonne. “C’est vraiment l’avenir, explique Anne. On est de plus en plus à notre compte, et avoir un local pour travailler coûte cher”. Le résident paye ici 180 euros par mois pour avoir son espace de travail attitré avec connexion internet. Au total, 150 m2 de bu-

reaux avec une dizaine de postes individuels et une salle de réunion. Une nouvelle salle et dix postes supplémentaires seront créés à la rentrée. La sou-

plesse du système permet aussi de venir à la demande, et d’avoir un poste de travail pour une demi-journée, sur un sim-ple coup de fil. “Certains appel-lent le matin et arrivent en sui-vant, précise la gérante. Le système est très souple. Les abonnements sont à renouveler chaque mois, mais certains co-workers sont là depuis un an”.

La synergie entre résidents peut même avoir une incidence directe sur le travail des co-workers : “depuis que je suis à La Co-cotte, j’ai vraiment développé mon activité”, souligne F. Pezron. “Il y a un esprit tribu, pour-suit-il. Et même une petite fierté de faire partie de La Cocotte, car on s’entend bien. Il arrive même qu’on se retrouve en soirée pendant les temps libres”. Bien plus qu’une simple location d’espace fonctionnel, une nouvelle manière de créer du lien social dans le travail."

un texte de Thomas Roche pour Mediabask